Article | 17 Nov, 2021

The Restoration Initiative: Une histoire de République démocratique du Congo

Restauration des paysages de la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo

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Photo: TRI / FAO-DRC

La région montagneuse de la province du Sud- Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), qui partage une frontière avec deux petits pays, le Rwanda et le Burundi, est une terre de promesses et de désespoir. Terre de promesses car la région contient d’abondantes ressources naturelles, notamment deux grands lacs d’eau douce et des ressources minérales, ainsi que des lieux d’une beauté et d’une splendeur naturelles immenses, dont certains des derniers habitats du gorille des plaines de l’Est, de l’éléphant de savane d’Afrique et d’autres espèces menacées. Mais aussi terre de désespoir car cette région est en proie à des guerres et des violences répétées, y compris sexuelles, depuis plus de 25 ans.

Dans ce contexte, œuvrer en faveur de la restauration des terres dégradées peut sembler n’être qu’un rêve lointain compte tenu de la réalité sur le terrain. Cependant, la restauration reste une entreprise essentielle et une priorité, la province du Sud-Kivu étant l’une des provinces les plus densément peuplées et les plus pauvres de la RDC, et un endroit où ces pressions, associées à de mauvaises pratiques de gestion, notamment le surpâturage et la récolte non durable de bois d’œuvre et de bois de chauffage, ont entraîné une importante dégradation des forêts et des paysages.

C’est là que le projet TRI en RDC agit pour apporter un changement positif, en aidant les parties prenantes à concevoir et à mettre en place des interventions de restauration qui répondent aux besoins des communautés locales et des paysages. Pour ce faire, le projet soutient l’élaboration d’une stratégie provinciale de restauration des forêts et des paysages. Cette stratégie définit les sites prioritaires et les approches pour la restauration, y compris la régénération naturelle assistée, l’agroforesterie et la protection du bassin versant par des plantations contre l’érosion des sols et d’autres mesures.

La stratégie s’appuie sur une évaluation de la dégradation des terres et des possibilités de restauration qui a été réalisée en 2020 en utilisant la MEOR. Dans le cadre de cette évaluation, deux missions sur le terrain ont été organisées pour consulter diverses parties prenantes dans les chefferies de Kabare et Ngweshe, notamment les chefs traditionnels, les populations autochtones, la société civile, les ONG, les organismes de recherche et le secteur privé. Associée à une analyse de pointe de la couverture terrestre à l’aide d’images satellites et de logiciels géospatiaux, l’évaluation a révélé qu’environ 25 pour cent des terres de la province montrent des signes de dégradation et que quelque 2 millions d’hectares au total présentent des possibilités de restauration.

L’un des principaux objectifs de la stratégie provinciale de restauration est de déterminer quelles sont les options de restauration et de fournir des recommandations pour augmenter la productivité et la durabilité de l’agriculture, de la foresterie et de la pêche. Par exemple, la stratégie fournit des recommandations sur la planification intégrée de l’utilisation des terres aux niveaux provincial et du paysage et sur le soutien technique nécessaire pour mettre en œuvre les interventions de RFP sur le terrain et en assurer le suivi. Les parties prenantes ont également fait part d’un besoin important de mettre au point des mécanismes de financement durables pour la RFP qui fournissent suffisamment de fonds pour l’entretien de suivi qui sera nécessaire après les plantations initiales.

La stratégie provinciale de restauration sera reprise et utilisée de plusieurs manières. Elle alimentera les plans de développement local – plans stratégiques quinquennaux qui guident le développement économique dans les entités territoriales décentralisées – y compris ceux en cours de révision avec le soutien de l’agence de développement du Gouvernement allemand, GIZ, dans les chefferies7 de Kabare et de Ngweshe. Une évaluation des plans de développement locaux antérieurs a révélé qu’ils ne prenaient pas suffisamment en compte les préoccupations environnementales. C’est là une lacune qui, selon les parties prenantes, sera comblée par les nouveaux plans. La stratégie provinciale de restauration des forêts et des paysages sera également utile pour soutenir les efforts de plaidoyer au niveau national visant à améliorer les allocations budgétaires pour la restauration, ainsi que la mobilisation de fonds provenant du programme REDD+ et d’autres mécanismes de financement internationaux, et aider d’autres provinces à élaborer des stratégies de restauration adaptées à leurs besoins.


Story from The Restoration Initiative Year in Review 2020