Article | 21 Juin, 2022

Le Burkina Faso vise l’adoption de modes de production durables dans ses filières du coton, de l’élevage et de l’or d’ici 2030

Le Plan national de développement du Burkina Faso entend dynamiser des secteurs tels que l’agriculture, l’élevage et les mines, qui dépendent des ressources naturelles et impactent fortement la santé des écosystèmes.

Lancé début 2020, le projet BIODEV2030 appuie l’ambition de développement du pays tout en promouvant l’adoption d’engagements volontaires sectoriels qui intègrent des mesures ambitieuses de préservation et restauration de la biodiversité. Le comité technique national de suivi du projet a récemment fait le point des deux ans d’avancées de BIODEV2030 au Burkina Faso. Il a salué les apports de la « méthode BIODEV2030 » qui favorise le dialogue multi-acteur fondé sur un diagnostic scientifique partagé et mobilise l’ensemble des parties prenantes.

Présidé par le Secrétariat Permanent du Conseil National pour le Développement Durable (SP/CNDD), le Comité Technique National de Suivi s’est réuni le 19 mai dernier et est revenu sur les avancées de BIODEV2030 depuis 2020.

Le diagnostic comme appui à la décision des acteurs

Deux études ont été conduites par des équipes de consultants nationaux :

  • Une « évaluation des menaces sur la biodiversité au Burkina Faso : hiérarchisation des principales menaces impactant la biodiversité » dirigée par le Dr OUEDA Adama. Cette étude a permis d’identifier les plus fortes pressions impactant la diversité biologique et les secteurs économiques – agriculture et mines - qui en sont à l’origine, pour identifier des filières prioritaires à mobiliser ;
  • Une étude portant sur les « scénarios d’engagement et stratégie de mobilisation des acteurs des filières du coton, de l’élevage et de l’or pour la conservation de la biodiversité au Burkina Faso ».Cette analyse du contexte des filières et de leurs acteurs a permis d’identifier des pratiques durables et scenarios possibles d’engagements sectoriels, tenant compte des opportunités et contraintes identifiées.  

Le dialogue engageant la société et les parties prenantes

Des Ateliers nationaux ont été organisés pour mobiliser largement et recueillir les commentaires des participants sur les différentes études :

  • L’atelier des 15 et 16 octobre 2020 a été l’occasion de présenter le projet BIODEV2030 avant de lancer l’évaluation des menaces sur la biodiversité ; 
  • L’atelier des 9 et 10 décembre 2020 à Koudougou a permis de discuter les résultats de cette première étude. Celle-ci a recommandé au pays d’engager une politique de restauration des habitats naturels, et de promouvoir l’adoption de modes de production durables dans les secteurs de développement (agricultures et mines) afin de réduire les pressions ;
  • Enfin, l’atelier des 16 et 17 décembre 2021 a permis aux participants de réfléchir sur les éléments de contexte et les acteurs des filières de coton, de l’élevage et de l’or. Leurs contributions ont enrichi les conclusions de la seconde étude et les pistes d’engagements sectoriels.

BIODEV2030 a également appuyé la mise en place du groupe de travail multisectoriel en vue de l'intégration de la Biodiversité dans les secteurs de développement au Burkina Faso (GTMIBE-BF), qui s’est doté d’un plan d’action triennal. Au sein de ce groupe de travail, pluridisciplinaire et inclusif, sont représentés tous les acteurs : services techniques de l’Etat, universités et instituts de recherche, société civile, organisations féminines, secteur privé, élus nationaux et locaux, organisations paysannes, organismes régionaux, presse nationale et partenaires techniques et financiers.

Enfin, en collaboration avec la Coordination Nationale de l’Initiative Grande Muraille Verte,

BIODEV2030 a récompensé deux productions journalistiques traitant de la restauration de la biodiversité dans les secteurs minier et agricole. Deux prix spéciaux ont été octroyés à l’occasion de la journée nationale de l’arbre présidée par le Président de la République :

Prochaines étapes

D’ici fin 2022, des ateliers de dialogue seront organisés au sein des filières coton, élevage et or avec pour objectif d’aboutir à des engagements volontaires négociés entre tous les acteurs.