Communiqué de presse | 07 Juin, 2010

L’UICN appelle à l’arrêt immédiat de l’exploitation du pétrole et du gaz

Suite à la marée noire catastrophique causée par l’explosion de Deepwater Horizon dans le golfe du Mexique, l’UICN (Union internationale de conservation de la nature) appelle à une suspension mondiale de l’exploitation du gaz et du pétrole dans les zones écologiquement sensibles, notamment les sites en eaux profondes et les régions polaires.

Dans une déclaration officielle, l’organe d’exécution de la plus ancienne et de la plus vaste organisation mondiale de conservation de la nature a souligné que la demande croissante d’énergie nous pousse à aller chercher celle-ci dans des environnements toujours plus difficiles, augmentant ainsi le risque de coûteux accidents. Mais la facture est bien trop lourde pour les moyens d’existence des populations et les écosystèmes qui les font vivre.

« Actuellement, nous ne possédons pas la technologie capable de minimiser les risques et les impacts de catastrophes comme celle de la marée noire de Deepwater Horizon » affirme la directrice-générale de l’UICN, Julia Marton-Lefèvre. « Notre compréhension des impacts d’un tel désastre est insuffisante, et c’est pour cela que nous devons mettre un terme à l’exploitation du pétrole et du gaz – pas seulement sur les sites en eaux profondes, mais dans toutes les régions écologiquement sensibles, y compris les régions polaires ».

Selon cette déclaration, signée par Mme Marton-Lefèvre et le Président de l’UICN Ashok Khosla, on peut d’ores et déjà prévoir avec certitude, alors que six semaines se sont écoulées depuis l’explosion, que les dommages écologiques et sociaux de cette marée noire seront encore plus importants que ceux provoqués par le naufrage du Exxon Valdez, en 1989.

Lorsque le pétrole atteindra les côtes, il souillera les prairies côtières et sous-marines qui sont des nourriceries vitales pour les crevettes et qui hébergent une grande quantité d’animaux et de plantes. Environ 90 pour cent des fruits de mer du golfe du Mexique sont produits dans les marais de Louisiane, du Mississippi et d’Alabama. On estime que plus de 130 000 emplois aux États-Unis sont directement menacés par la marée noire. Le coût immédiat pour l’économie de la Louisiane a été estimé à plus de 4 milliards de dollars US mais le coût réel, en incluant la destruction des écosystèmes et des moyens d’existence, sera bien plus élevé. Par ailleurs, d’autres états des Caraïbes, comme le Mexique, Cuba, les Bahamas et même les Bermudes, seront probablement touchés par la marée noire dans les mois à venir.

« C’est aujourd’hui que nous devons commencer notre transition vers les énergies propres du futur. Nous devons intensifier l’investissement dans la recherche et le développement sur les technologies propres et l’efficacité énergétique » insiste Ashok Khosla, Président de l’UICN. « Nos économies doivent de plus en plus réduire leur empreinte carbone. Toutes les solutions énergétiques, même les sources d’énergie entièrement renouvelables, ont des conséquences sur l’environnement, aussi il convient de mettre en œuvre des stratégies énergétiques globales qui prennent activement en compte la biodiversité et les impacts sur les moyens d’existence. »

Nous ne pouvons continuer à fonctionner ainsi. La nature mondiale du problème appelle à une action collaborative entre les pays, l’industrie et la société civile. Nous demandons donc instamment au secteur énergétique de se joindre à nous pour créer de nouvelles formes d’organisation économique et d’avancée technologique, et encourager la mise en œuvre de règlementations nationales plus contraignantes.


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