Prise de position

Position de l’UICN sur le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 pour OEWG-5 et CBD COP15

L’UICN exhorte les Parties à redoubler d’efforts, à être plus audacieuses et plus ambitieuses afin de finaliser et d’adopter le Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020. Nous appelons les Parties à conclure les négociations dans un esprit de collaboration et de compromis pour un cadre ambitieux qui catalyse les actions et changements nécessaires pour réaliser la vision de vivre en harmonie avec la nature.

 

    Messages clés

    Afin de réaliser cette vision, la mission du Cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 devrait inspirer l’action et être claire quant à son objectif de stopper et d’inverser la perte de biodiversité pour parvenir à un monde positif envers la nature d’ici 2030.

    En outre, pour ce faire, le Cadre mondial de la biodiversité doit (sans ordre de priorité) :

    • Conserver au moins 30% des écosystèmes terrestres, d’eau douce, marins et côtiers dans le monde, y compris toutes les Zones clés pour la biodiversité (KBA, selon leurs sigles en anglais), dans des systèmes efficaces et équitables, représentatifs et connectés d’aires protégées et autres mesures efficaces de conservation par zone (AMEC), y compris des territoires et sites conservés par les peuples autochtones et les communautés locales avec leur consentement libre, préalable et éclairé. La norme de la Liste verte des aires protégées et conservées permettra de s’assurer que la conservation par zone produise des résultats pour les personnes et la nature.
    • Reconnaître la contribution des systèmes de production durables, y compris l’agriculture, à la conservation de la biodiversité et à la connectivité écologique dans les paysages productifs terrestres et marins.
    • Inclure un objectif distinct et ambitieux concernant les écosystèmes à l’horizon 2050, et des objectifs de restauration des écosystèmes dégradés à l’échelle mondiale, alignés sur la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes. La Typologie mondiale des écosystèmes et la Liste rouge des écosystèmes de l’UICN sont des normes fiables et largement reconnues qui permettront de guider les actions et réaliser un suivi des écosystèmes. La Typologie fournit une classification mondiale complète et des cartes indicatives. La Liste rouge des écosystèmes identifie les écosystèmes menacés.
    • Renforcer la conservation des espèces grâce à un objectif spécifique et ambitieux en la matière d’ici à 2050 et à des cibles spécifiques visant à prévenir les extinctions, réduire le risque d’extinction des espèces sauvages et garantir une utilisation sûre pour la santé humaine et animale, légale et durable, soutenue par le Plan d’action mondial pour les espèces et un nouveau programme de travail sur la conservation des espèces.
    • Inclure un objectif distinct concernant la diversité génétique, soutenant la troisième composante de la biodiversité.
    • Inclure des références explicites aux Solutions fondées sur la Nature (SfN) dans les cibles 8 et 11. Le Standard mondial de l’UICN pour les Solutions fondées sur la Sature fournit des paramètres clairs permettant de définir les SfN, ainsi qu’un cadre commun pour aider à évaluer les progrès réalisés.
    • Promouvoir systématiquement l’égalité hommes-femmes et intégrer des approches globales fondées sur les droits et sensibles aux questions de genre, à l’autonomisation des femmes et des filles, des jeunes, des peuples autochtones et des communautés locales, ainsi qu’à leur participation pleine, effective et égale à la mise en œuvre et aux évaluations.
    • Augmenter les ressources financières, toutes sources confondues, à au moins 200 milliards de dollars par an, y compris des ressources financières nouvelles et additionnelles, et accroître les flux financiers internationaux pour la conservation afin qu’ils correspondent à la part de l’empreinte mondiale de la biodiversité dans le commerce international, en tirant parti des financements privés et en améliorant la mobilisation des ressources à l’échelle nationale.
    • Éliminer, réorienter et réduire d’au moins 500 milliards de dollars par an les subventions nuisibles.