Communiqué de presse | 07 Déc, 2010

Il faut faire en sorte que les pauvres ne soient pas mis à l’écart de la REDD, dit l’UICN

Les gouvernements doivent accorder plus d’attention et de ressources pour faire en sorte que les populations vulnérables bénéficient d’une part équitable des avantages liés à la REDD (Réduction des émissions issues de la déforestation et de la dégradation des forêts), d’après l’UICN.

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Photo: Freddy Chávez, Nativa 2010

Une nouvelle étude de l’UICN, portant sur 17 pays qui ont soumis des propositions de budget à la Banque mondiale, montre qu’ils se proposent d’investir trois fois plus d’argent dans des activités de mesure et d’établissements de rapports sur le carbone des forêts que dans le renforcement des capacités nationales et dans la consultation avec les populations locales.

Si les initiatives ne comportent pas un volet suffisant d’information, d’implication et de renforcement des capacités des groupes vulnérables, notamment les femmes, les peoples autochtones et les pauvres, ceux-ci risquent de se retrouver mis à l’écart, d’après l’UICN.

« Il est encourageant de voir des propositions engageant des centaines de millions de dollars pour la REDD, mais nos estimations montrent que seuls quelque 30 millions sont consacrés à la formation et à la consultation des populations locales, tandis que près de 100 millions sont affectés à la recherche sur les méthodes d’évaluation chiffrée du carbone des forêts », dit Stewart Maginnis, Directeur de l’environnement et du développement à l’UICN.

Au Ghana, un pays qui est en tête en matière de préparation à la REDD, 3 millions de dollars ont été budgétés pour la mise au point de méthodologies de mesure, d’établissement de rapports et de vérification du carbone des forêts, contre 800 000 dollars seulement pour la formation et la consultation des populations locales. De tels investissements peuvent paraître importants, mais une étude récente de l’UICN et The Forest Dialogue montre que les populations rurales et les autorités locales n’ont pratiquement aucune connaissance de ce qu’implique la REDD sur le plan local. L’UICN estime qu’il faut investir davantage pour permettre aux populations dépendantes des forêts de participer activement à la mise en place de solutions.

« Pour aboutir à un changement radical de l’utilisation des sols, un investissement de 800 000 dollars ne suffit pas », dit Wale Adeleke, coordinateur de projets forestiers de l’UICN au Ghana.

« Les gouvernements et les donateurs doivent veiller à l’équilibre », dit Consuelo Espinosa, responsable des forêts et du changement climatique à l’UICN. « Il doit y avoir plus d’équilibre entre les aspects scientifiques du bilan carbone et la démarche permettant de mettre réellement en œuvre la REDD, à savoir le renforcement des capacités, la consultation et la participation des populations rurales pauvres. Si cet équilibre n’est pas atteint, ceux qui ont le plus besoin de la REDD seront perdants. »

Cette approche de la REDD axée sur les pauvres, qui met les populations défavorisées au premier plan de la conservation des forêts, est en accord avec une démarche plus large d’une modification radicale de l’utilisation des sols dans la gestion des forêts et la détermination de leur valeur.

Notes pour les rédacteurs

Cette nouvelle analyse est fondée sur des données préliminaires des propositions de budget au Fonds de partenariat du carbone forestier (FCPF) de la Banque mondiale.

REDD (Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts) est un mécanisme en cours de négociation à la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique (CCNUCC). Il a pour but d’apporter un appui à des activités permettant la réduction des émissions de CO2 liées à la déforestation et à la dégradation des forêts.

REDD + comprend la réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts dans les pays en développement, le rôle de la conservation et de la gestion durable des forêts et l’amélioration des stocks de carbone des forêts.

Le rapport « La préparation à la REDD nécessite des réformes radicales » examine le besoin de mettre en place un cadre adapté permettant aux populations locales et aux propriétaires fonciers de bénéficier effectivement des avantages de la REDD. Plus de cinquante parties prenantes ghanéennes et internationales, représentant l’Etat, les ONG, les populations forestières et le secteur privé, ont participé à l’élaboration de ce rapport, coordonné par The Forest Dialogue et l’UICN.

Porte-parole :

Stewart Maginnis, Directeur de l’environnement et du développement, UICN, e. stewart.maginnis@iucn.org
Consuelo Espinosa, Responsable forêts et changement climatique, UICN, e. consuelo.espinosa@iucn.org
Jan Willem Den Besten, Responsable connaissances REDD, UICN, e. janwillem.denbesten@iucn.org

Pour plus d’informations ou pour des entretiens en anglais ou en espagnol, veuillez contacter :

Sur place: Borjana Pervan, Relations presse UICN, tél. +41 798574072, e. borjana.pervan@iucn.org
Sur place: Brian Thomson, Directeur relations presse, UICN, tél. +41 797218326, e. brian.thomson@iucn.org
Daniel Shaw, Communication forêts, UICN, tél. +41 22999168, e. daniel.shaw@iucn.org


Au sujet de l’UICN

L’UICN, Union internationale pour la conservation de la nature, aide à trouver des solutions pratiques aux problèmes de l’environnement et du développement les plus pressants de l’heure.

L’UICN œuvre dans les domaines de la biodiversité, des changements climatiques, de l’énergie, des moyens d’existence et lutte en faveur d’une économie mondiale verte, en soutenant la recherche scientifique, en gérant des projets dans le monde entier et en réunissant les gouvernements, les ONG, l’ONU et les entreprises en vue de générer des politiques, des lois et de bonnes pratiques.