Story | 15 1月, 2012

Impacts de l’activité des entreprises chinoises dans la filière bois gabonaise

Le présent rapport fait le point du niveau de contribution des sociétés asiatiques en particulier les entreprises chinoises dans la filière bois gabonaise notamment par segment d’activité (exploitation et aménagement forestier, transformation du bois et exportation et la commercialisation des grumes et des produits dérivés) ainsi que le degré de leur implication dans la mise en oeuvre des textes et règlements (code forestier, code du travail et code de l’environnement) en vigueur au Gabon.

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Photo: Belmond DJOMO

Les investissements consentis ces sociétés dans le secteur forestier gabonais ces quinze dernières années, apparaît chaque jour davantage importants. Elles sont en effet spécialisées dans le rachat de multinationales, de permis ou de sociétés à capitaux gabonais et dans l’activité du ‘‘fermage’’ auprès des concessions forestières des exploitants nationaux.

Au terme de cette étude, il ressort que les sociétés à capitaux chinois sont devenues les principaux acteurs de la filière bois gabonaise.

Ainsi, elles sont les premiers exploitants des bois gabonais avec une superficie totale de 2 844 813 ha soit 25,11% de la surface forestière exploitée dans ce pays ; en outre, elles constituent, avec leur 15,29% des industries du bois  implantées au Gabon, le troisième groupe d’opérateurs dans ce segment d’activité et sont aussi les premiers exportateurs des bois gabonais avec un volume annuel moyen de grumes de plus d’un million de m3 (représentant plus de 70% du bois gabonais exporté).

Toutefois, ce leadership se caractérise par de grosses lacunes et faiblesses notamment dans la mise en oeuvre de la réglementation gabonaise. En effet, s’agissant du respect de la réglementation forestière, le faible engagement dans le processus d’aménagement et la faible transformation des grumes (contrairement au code forestier 16/01), en sont les plus belles illustrations. A cela s’ajoute l’exploitation massive et illégale du bois matérialisée par des coupes hors limite, l’usage frauduleux de marteaux et l’exploitation des bois en dessous des DME. Toutes ces pratiques sont généralement appliquées par l’ensemble des opérateurs de la filière bois au Gabon.

Quant aux réglementations environnementales et du travail, celles-ci sont très rarement appliquées par ces sociétés.

Enfin, tenant compte des nouvelles exigences réglementaires relatives à la transformation plus accrue du bois gabonais sur place, et à l’inverse d’autres sociétés qui préparent leur fermeture imminente, les sociétés chinoises qui ont fait l’objet de cette étude planifient, dans le moyen et le long terme, des mesures d’austérité en vue d’accélérer leur engagement dans l’aménagement forestier et d’accroître leur part de marché dans la transformation du bois.