Communiqué de presse | 05 Déc, 2011

Responsabiliser les communautés locales pour les protéger contre le changement climatique

Durban, South Africa, 5 décembre 2011 (UICN) – Les populations les plus pauvres dans le monde sont également les plus exposées au changement climatique, et ont tout à perdre et peu à gagner de ses impacts considérables. Un nouveau document de position publié par le Réseau pour les écosystèmes et l’adaptation des moyens d’existence (ELAN) souligne combien il est important de responsabiliser les communautés locales pour leur offrir des moyens d’existence durables grâce à une bonne gestion de leurs ressources naturelles, et à quel point cela peut favoriser l’adaptation au changement climatique.

Ce document, intitulé Intégrer les approches basées sur les communautés et sur les écosystèmes dans les réponses à l’adaptation au changement climatique, a été rédigé dans le cadre d’un partenariat incluant l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), Care International, l’Institut international pour l’environnement et le développement et le World Wildlife Fund (WWF). Selon ce document, intégrer les approches basées sur l’adaptation en s’appuyant sur la promotion des droits de l’homme et la restauration et la conservation des ressources naturelles peut offrir de nombreux bénéfices supplémentaires pour les populations et les écosystèmes dont elles dépendent.  Les investissements dans les solutions basées sur la nature – telles que l’utilisation des barrières de mangroves pour renforcer les digues maritimes artificielles – peuvent par exemple être un moyen économique de se protéger des effets du changement climatique et d’accroître la résilience des communautés locales, et peuvent également venir en complément des mesures d’adaptation pour renforcer leur durabilité sur le long terme.

Les solutions de type « infrastructure solide » peuvent, par exemple, entraîner des effets négatifs inattendus pour les communautés locales et leurs écosystèmes. En revanche, une approche intégrée basée sur l’adaptation souligne la pertinence des investissements dans les infrastructures naturelles – comme les barrières de mangroves pour renforcer ou remplacer les digues maritimes artificielles – comme moyen économique pour se protéger des effets du changement climatique et accroître la résilience des communautés locales.

« Le changement climatique est l’une des plus grandes menaces au développement durable, car les intempéries touchent de plus en plus les populations et les écosystèmes les plus vulnérables » affirme Carina Bachofen, de l’UICN et Coordinatrice globale de ELAN. « Ce document étudie les différentes façons de mieux intégrer l’adaptation basée sur les communautés et l’adaptation basée sur les écosystèmes – deux approches qui, jusqu’à aujourd’hui, avaient toujours été considérées séparément voire de façon antagoniste ».

Au vu des nombreuses ressemblances entre ces deux approches émergentes qui abordent le problème de l’adaptation, et de l’échelle, de la complexité et de l’urgence des défis qu’impose le changement climatique, il convient de mettre en place une collaboration et un apprentissage croissants entre les spécialistes de l’adaptation basée sur les communautés et les experts de l’adaptation basée sur les écosystèmes. À cet égard, les partenaires de ELAN enjoignent les spécialistes de ces deux domaines à travailler ensemble afin d’intégrer ces approches et d’introduire la notion d’adaptation dans le développement décentralisé et dans la conservation et les processus de planification de gestion des risques naturels. La conservation et la restauration des terres boisées peut par exemple s’avérer être une protection réelle contre les glissements de terrain et les inondations déclenchées par des grosses pluies, tout en garantissant aux communautés un accès régulier à des produits forestiers vitaux comme les fruits ou le bois de chauffage, qui sont à la base de leurs moyens d’existence.

« Aucune organisation n’est en mesure de tout faire » déclare Pascal Girot, Conseiller senior sur le changement climatique pour l’Amérique latine et les Caraïbes à CARE International. « Pour améliorer la théorie et la pratique dans le domaine de l’adaptation, il est vital d’améliorer les partenariats transsectoriels et d’accélérer l’apprentissage afin de promouvoir des approches intégrées. Cela implique de s’appuyer sur l’innovation des communautés et de partager dans le monde entier les succès et les défis de l’adaptation. »

Il existe de réelles opportunités pour les spécialistes des secteurs du développement et de la conservation pour qu’ils génèrent des connaissances et les partagent sur la façon de « faire » de l’adaptation différemment en intégrant, dans ce domaine, les approches basées sur les communautés et les approches basées sur les écosystèmes– une démarche vitale pour informer les processus de planification gérant la variabilité et le changement climatique. Les États, rassemblés lors du Sommet des Nations Unies sur le changement climatique à Durban fin novembre, doivent reconnaître l’importance d’aider les communautés à s’adapter, tout en restaurant et en conservant les structures et les fonctions des ressources naturelles de notre planète. 

 

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