Article | 02 Mai, 2016

L’attaque meurtrière des braconniers à Garamba est atroce – UICN

L'UICN est choquée par l'attaque menée récemment par des braconniers d'éléphants dans le parc national de la Garamba, qui a tué trois gardes et blessé deux autres, y compris le directeur du parc Erik Mararv.

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Photo: Luis Arranz

« Nous sommes profondément attristés par ces nouvelles. Nous adressons nos sincères condoléances aux familles de ces courageux gardes qui ont été brutalement tués, et souhaitons un rétablissement complet à Erik Mararv et Dieudonné Kanisa Adrupiako, affirme la Directrice générale de l'UICN Inger Andersen. Les gardes de parc sont sur la ligne de front de la conservation, or personne ne devrait avoir à risquer sa vie pour protéger la nature dont nous bénéficions tous, comme ce parc exceptionnel qui fait partie de notre patrimoine collectif. »

Le Parc national de la Garamba en République démocratique du Congo est l'un des premiers sites du patrimoine mondial de l'UNESCO, classé en 1980. La diversité d'habitats qui s’y trouve abrite des espèces animales emblématiques et menacées d'extinction, comme la girafe congolaise et l'une des plus grandes populations d'éléphants en Afrique centrale. Le dernier rhinocéros blanc du Nord dans le parc a été observé en 2006, et il est maintenant considéré comme éteint à l'état sauvage.

Depuis plusieurs décennies, le parc figure sur la Liste du patrimoine mondial en péril en raison de conflits armés et du braconnage d’éléphants, qui a considérablement augmenté au cours des deux dernières années. Le nombre d’éléphants morts dans le parc national de la Garamba s’élève déjà à 43 depuis le début de 2016. Aujourd'hui, environ 1’500 éléphants demeurent dans le parc, comparé à 22’000 il y a 40 ans.

En 2015, les attaques de braconniers lourdement armés ont fait au moins 19 morts dans les sites du patrimoine mondial de la République démocratique du Congo, dont huit à la Garamba. African Parks, l'organisme de gestion du parc de la Garamba, a décrit cette nouvelle flambée du braconnage comme « le ‘Ground Zero’ de la crise de braconnage d’éléphants. »

« Ces attaques meurtrières sont atroces, dit Inger Andersen. Le commerce illicite de la faune, qui alimente ce braconnage, épuise non seulement notre monde d'espèces emblématiques et irremplaçables; il met également en danger la vie des braves défenseurs de la nature, avec des conséquences dévastatrices pour leurs familles. Nous exprimons notre solidarité avec tous ceux qui sont impliqués dans le travail de conservation sur le terrain. »