Article | 09 Mar, 2012

Forum mondial de l’eau: la nature sur le devant de la scène

Les « infrastructures » naturelles, telles que les bassins hydrographiques, les forêts, les lacs et les zones humides, jouent un rôle central pour répondre aux besoins actuels en eau et doivent faire partie du portefeuille de gestion de l’eau de chacun des pays, dit l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) au Forum mondial de l’eau qui commence lundi 12 mars à Marseille.

Avec un fort accroissement des populations, des économies en croissance et un climat en mutation, l’accès universel à l’eau et à l’assainissement est l’un des grands défis du 21e siècle. À Marseille, des politiciens, des gestionnaires de l’eau, des représentants du secteur privé, des ONG et des communautés locales seront rassemblés afin de débattre et d’échanger des solutions aux grands enjeux de l’eau. Pour l’UICN, la nature et les services qu’elle assure sont au cœur de ces solutions.

« Il n’existe pas de solution universelle aux problèmes de l’eau », dit Rocio Cordoba, coordinatrice de l’Unité de l’eau de l’UICN en Méso-Amérique. « Des approches multiples sont nécessaires, mais une gestion plus démocratique de nos écosystèmes naturels, tels que les forêts, les lacs et les zones humides, à l’intérieur des bassins hydrographiques, peut et doit jouer un rôle central dans la construction d’un monde équitable et durable. »

La nature assure de nombreux services indispensables à une gestion durable de l’eau. Les sols forestiers, les nappes aquifères, les lacs et les zones humides emmagasinent de l’eau. Les zones humides filtrent l’eau, les plaines d’inondation et les zones humides atténuent les pics d’inondation dans les villes situées en aval, tandis que les mangroves et les récifs coralliens protègent les côtes contre les tempêtes et les inondations. Cette « infrastructure » naturelle nous permet aussi de mieux répondre au changement climatique.

« Un environnement sain est un élément essentiel de résilience face au changement climatique » dit Mark Smith, Directeur du Programme mondial de l’eau de l’UICN. « Il nous protège contre les inondations, la sécheresse, l’érosion et d’autres catastrophes et nous permet d’avoir accès à une eau salubre coulant du robinet. Aucun paquet de financement stratégique ne peut être complet sans des investissements dans les infrastructures naturelles, et aucun ministre prenant des décisions sur les infrastructures d’approvisionnement en eau ne peut avoir un aperçu complet de la situation si les options liées aux infrastructures naturelles sont absentes du débat. »

Les « infrastructures » naturelles sont le pilier de l’économie verte et les bénéfices découlant des investissements dépassent souvent les coûts. Ainsi, la municipalité de Beijing a investi 1,9 milliards de dollars depuis 2001-2005 dans la protection des bassins versants, la ville de New York a dépensé 1,5 milliards de dollars pour la gestion des écosystèmes au lieu de 6 milliards pour une usine de filtration de l’eau et à Quito, en Équateur, des entreprises du secteur privé et des ONG sont en train de mettre en place un fonds en depôt pour la gestion de bassin, dont la valeur actuelle est de 8 millions de dollars.

« L’UICN a un message fort à transmettre depuis ce Forum à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable qui se tient à Rio en juin, et ensuite au Congrès mondial de la nature de l’UICN qui se réunira à Jeju, en République de Corée, en septembre », dit Julia Marton-Lefèvre, Directrice générale de l’UICN. « Une gestion saine de l’eau est essentielle à la construction d’un avenir durable. Nos économies ne peuvent devenir « vertes » qu’avec un environnement naturel sain et durable ».

Pour plus d’informations, ou pour des entretiens, veuillez contacter:

• Ewa Magiera, Relations médias UICN, m +41 79 856 76 26, ewa.magiera@iucn.org
À Marseille: Brian Thomson, Relations médias UICN, m +41 79 721 8326, brian.thomson@iucn.org
Claire Warmenbol, Communication, Programme de l’eau, UICN: m +41 79 404 1973, claire.warmenbol@iucn.org