Article | 04 Mar, 2014

Le Patrimoine mondial et les industries extractives se réunissent pour apporter une solution au conflit entre aires protégées et utilisation des ressources terrestres

19-21 février 2014 – Des ministres, des investisseurs privés et d’autres parties prenantes des industries extractives et du Patrimoine mondial, originaires d’Ouganda, de Tanzanie et du Kenya, se sont réunis à Nairobi à l’initiative du Bureau régional de l’UICN pour l’Afrique orientale et australe, avec le soutien du Programme pour la biodiversité et la gestion des aires protégées (BIOPAMA) et de la Fondation MAVA. L’objectif de la réunion était de comprendre le point de vue et les préoccupations des différentes parties en ce qui concerne l’exploitation des minerais, des métaux et des hydrocarbures et les sites du Patrimoine mondial, ainsi que d’identifier une stratégie permettant d’éviter les impacts négatifs sur les sites naturels du Patrimoine mondial, en créant des avantages mutuels pour les parties.

Cette réunion a constitué une première étape pour bâtir des relations entre des individus de divers secteurs dans chacun des pays participant. Le Kenya, la Tanzanie et l’Ouganda s’appuieront sur les résultats et les recommandations de ce premier échange pour continuer plus avant le dialogue et élaborer des plans d’action commune. Dans le cadre du Plan d’action de renforcement des capacités de la région, un dialogue similaire avec le secteur agricole sera organisé au cours de la deuxième moitié de l’année.

Les industries extractives et les sites du Patrimoine mondial sont des moteurs de prospérité sociale et économique. Cependant, comment mesurer les revenus générés par l’exploitation des ressources naturelles par rapport aux valeurs sociale et environnementale de la biodiversité et des services écosystémiques ? Comment trouver des solutions mutuellement acceptables pour ces utilisations des terres potentiellement conflictuelles ? Le renforcement des capacités dans les sphères principales – notamment les industries extractives, le développement des infrastructures, l’agriculture, la pêche en eau marine et eau douce – peuvent améliorer la planification de l’utilisation des terres, et optimiser le rôle des aires protégées au sein du paysage socio-économique. Le BIOPAMA cherche à apporter des solutions à ces questions, dans le cadre du Plan d’action pour le renforcement des capacités pour l’Afrique australe et orientale.

Reconnaissant l’échec des nombreux dialogues et négociations car les parties campent sur leurs propres positions et ne cherchent à comprendre réellement l’intérêt des autres, la réunion de Nairobi incluait des présentations détaillées des industries extractives et des sites du Patrimoine mondial, et une formation sur les processus de dialogue, en utilisant l’approche des gains mutuels pour la négociation. Dans cette approche, les parties s’intéressent en profondeur aux intérêts de toutes les parties prenantes, et trouvent des solutions mutuelles qui incluent tous les intérêts. Pour former les participants à cette approche, plusieurs exercices pratiques ont été utilisés pour illustrer les principaux concepts de l’approche des gains mutuels : encourager les options à long terme plutôt que celles à court terme ; opposer les choix individuels aux choix collectifs ; se concentrer sur les intérêts et non sur les positions. Cette approche a permis une meilleure compréhension de l’importance des aires protégées, en particulier des sites du Patrimoine mondial, et des impacts potentiels de l’industrie extractive sur les sites du Patrimoine mondial.