Communiqué de presse | 13 Oct, 2008

Barcelone établit l’agenda de l’action environnementale

Pendant que le monde entier est confronté aux bouleversements dus à la crise financière internationale, le Congrès mondial de la nature de l’UICN propose la voie d’issue de la crise environnementale. Les participants au Congrès ont souligné que les coûts liés à la perte de biodiversité sont non seulement plus chers que ceux liés aux problèmes financiers courants, mais, dans de nombreux cas, sont irréparables.

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Photo: IUCN/Group J. Muntaner

« Nous avons pris des décisions significatives ici à Barcelone ; nous sommes en train de démontrer comment la sauvegarde de la nature doit faire partie de la solution à la crise mondiale», a déclaré Julia Marton-Lefèvre, Directrice Générale de l’Union internationale pour la conservation de la nature.

« Le message qui émerge clairement de cette réunion est que la biodiversité soustend le bien-être des sociétés humaines et de leurs économies. Cependant, la conservation ne peut atteindre ses objectifs que si nous nous attaquons aux causes sous-jacentes à la perte de la biodiversité tout en entreprenant simultanément des actions pour réduire les impactes de cette perte. »

Les biocarburants ont été au centre de l’attention et les membres de la plus ancienne organisation de conservation ont demandé aux gouvernements de réguler et gérer les biocarburants afin de limiter leur impact potentiel sur les personnes et la nature. Un appel a aussi été lancé pour développer des directives et améliorer les standards utilisés lors de la considération de projets liés aux biocarburants.

« Le vent a tourné en notre faveur ; nous disposons des connaissances scientifiques et de la volonté politique pour instaurer la solution requise», a dit le nouveau Président de l’UICN Ashok Khosla. « Le nouveau programme de l’UICN nous permet d’envisager le futur avec sérénité. »

Le Programme 2009-2012 de l’UICN représente le cadre pour la planification, la mise en œuvre, la surveillance et l’évaluation des efforts de conservation entrepris par les Commissions et le Secrétariat pour les membres.

« Ensemble, nous utiliserons le savoir-faire et les réseaux de l’UICN pour influencer les décideurs afin de garantir un avenir à la nature et mieux intégrer les préoccupations liées à la biodiversité dans les politiques et les pratiques relatives au changement du climat, à l’énergie, au développement, à la sécurité humaine, aux marchés et au commerce, » a ajouté Julia Marton-Lefèvre.

Apres un débat animé sur l’engagement de l’UICN avec le secteur privé, les membres de l’UICN ont accepté de soutenir un engagement réfléchi avec les entreprises. Beaucoup a aussi été accompli pour améliorer la gouvernance en haute mer – des zones au-delà des juridictions nationales et souvent exploitées par tous et gérées par personne. Une gestion adéquate des pêcheries a aussi eu une place importante dans le débat, avec des résolutions, entre autres, sur la pêche au thon et contre l’ablation des ailerons de requins.

Les droits des communautés vulnérables et indigènes ont joui de priorité au Congrès mondial de la nature où les membres de l’UICN ont demandé aux gouvernements de prendre les implications découlant des Droits de l’Homme en compte dans toute activité de conservation entreprise. Le Congrès a aussi vu le début d’un cadre éthique pour guider les activités de conservation, où la réduction de la pauvreté, les approches basées sur les droits et les principes de « Ne pas nuire » peuvent être appliqués afin d’aider a redéfinir notre rapport avec la nature.

L’UICN a envoyé un message clair au Sommet des Nations Unies sur le changement climatique qui aura lieu en Pologne en Décembre. L’UICN exige des buts et actions plus spécifiques, en parallèle avec le Plan d’action de Bali – demandant un réduction des émissions de CO2 de 50 à 85 pourcent pour 2050 et en maintenant l’augmentation de la température au dessous des 2°C – et des actions sur la biodiversité, sur les services fournis par les écosystèmes et la protection des moyens d’existence.

Le Congrès a aussi donné son aval au besoin de procéder à des actions d’atténuation aux changements climatiques basés sur la biodiversité, tels que les instruments REDD (Réduction d’Émissions issues de
la Déforestation et de la Dégradation), tant que ceux-ci restent justes et équitables.

Plus de 8,000 spécialistes en provenance du secteur de la conservation, de gouvernements, d’ONGs, d’Universités, du secteur privé, de groupes indigènes et de femmes se sont réunis à Barcelone pour discuter des problématiques les plus brûlantes de notre époque. Cette conférence qui a duré dix jours, a débuté dimanche dernier et, malgré la conjoncture économique difficile actuelle, a été le lieu d’engagements financiers substantiels en faveur de la conservation.

L’allocation de plusieurs millions de dollars à la conservation des espèces par le Fond pour la conservation des espèces de Mohamed Bin Zayed, le GEF et la Fondation pour les océans vivants indique que de plus en plus de gens perçoivent l’importance d’investir dans la conservation.